Pourquoi est-ce aujourd’hui essentiel de développer son intelligence émotionnelle en entreprise ?

Partager l'article autour de vous :

Talents RH NHA

Dans l’accompagnement des salarié(e)s en transition professionnelle, NHA réserve un temps d’introspection, de réflexion et d’expression sur le vécu de chacun dans son environnement professionnel. Il ressort de ces échanges que l’absence d’intelligence émotionnelle dans le management ou les relations interpersonnelles dans une équipe sont sources de conflits, de rupture, de souffrance au travail. 

Mais qu’entendons-nous par intelligence émotionnelle ?

L’intelligence émotionnelle suscite beaucoup de questionnements. On en entend parler depuis plusieurs années et ce, de plus en plus en entreprise. De quoi s’agit-il ? À quoi sert l’intelligence émotionnelle et pourquoi est-ce si important de la cultiver ? 

Un des premiers auteurs à avoir défini la notion « d’intelligence émotionnelle » est Abelson en 1963 : « L’intelligence émotionnelle est à l’œuvre dans les processus cognitifs analysant les émotions et jouant un rôle primordial pour l’individu et son environnement ». 

Ce concept fait véritablement parler de lui depuis les années 80 et des études scientifiques quantitatives crédibles sont menées depuis les années 90. L’intelligence émotionnelle apparaît comme un concept relativement récent puisque la première utilisation officielle du terme revient à John Mayer et Peter Salovey en 1990 !

Toutefois, l’idée selon laquelle l’intelligence va bien au-delà des capacités cognitives traditionnellement valorisées par le système scolaire est plus ancienne. Plusieurs auteurs s’y sont intéressés tels que Thorndike (1920) père de l’Intelligence Sociale, Wechsler (1940) qui déclarait que l’intelligence cognitive n’expliquait pas toute la variance dans l’adaptation de l’être humain à son environnement.

Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?

L’intelligence émotionnelle peut être définie au travers des nombreuses études. Aujourd’hui, la théorie la plus répandue est celle de Daniel Goleman, psychologue américain. 

Selon l’auteur, l’intelligence émotionnelle repose sur 4 principaux piliers :

1.     La conscience de soi représente la capacité à pouvoir identifier ses émotions et à les comprendre. Dans la pratique, le travail d’identification des émotions peut être plus compliqué qu’il n’y paraît. En effet, certaines émotions apportent des ressentis à peu près similaires. D’autres peuvent parfois se confondre. Pour avoir une pleine conscience de ses émotions, il faut aussi pouvoir les comprendre. Il s’agit ici principalement de comprendre pourquoi on ressent de la joie, de l’anxiété, de l’énervement, etc. L’objectif de ce travail est de pouvoir identifier l’influence des émotions ressenties sur ses propres décisions. 

2.     La gestion de soi consiste à devenir pleinement acteur de ses émotions et des décisions qui en découlent. La gestion de soi implique de maîtriser ses émotions, notamment les plus fortes, comme la colère. L’impulsion n’a donc pas sa place ici, ni même l’instabilité émotionnelle. 

Le travail de gestion de soi permet de maîtriser les réactions impulsives, s’adapter à l’imprévu et de prendre des décisions sensées et fiables. L’objectif est de rester maître de ses émotions, afin de pouvoir agir de manière raisonnable et réfléchie. 

3.     La conscience des autres. Les émotions sont bien souvent suscitées à la suite d’une interaction avec autrui. Par conséquent, l’intelligence émotionnelle ne peut reposer uniquement sur la connaissance et la maîtrise de soi. Il faut obligatoirement y intégrer autrui. La première étape est donc de prendre conscience des autres, grâce à l’empathie. Elle est essentielle pour identifier et comprendre les émotions des autres.

4.     La gestion des relations ne se restreint pas à entretenir des relations amicales. Cette approche englobe toutes les aptitudes sociales, à savoir : faire preuve de leadership, inspirer autrui, faire preuve de diplomatie pour gérer les conflits, convaincre… Il ne s’agit pas de maitriser toutes les aptitudes sociales à la perfection. Chaque individu aura ses propres prédispositions pour être leader, conciliateur, inspirant, etc. Cependant, avec l’intelligence émotionnelle il est plus facile d’identifier ses prédispositions et de les développer pour en retirer tout leur potentiel.

Quelle utilité en entreprise ?

L’intelligence émotionnelle en entreprise fait partie des soft skills. Les plus demandées en entreprise sont souvent : l’empathie, la créativité, l’adaptabilité, l’esprit d’équipe, la négociation, la communication, en bref l’intelligence émotionnelle au sens large du terme !

L’importance de partager les mêmes valeurs a été maintes fois prouvée pour mener à bien un projet commun. Des collaborateurs qui présentent de profondes disparités de points de vue se heurtent bien souvent à de nombreux conflits d’opinion. Le résultat ? Le projet avance au ralenti et le potentiel de chaque collaborateur n’est pas pleinement exploité.

L’intelligence émotionnelle en entreprise permet à chaque collaborateur de mieux se connaître et de mieux comprendre ses collègues de travail. Ainsi, chacun est apte à prendre conscience des valeurs qui l’animent. Au moment de prendre part à un projet avec une équipe de travail, chacun sera donc plus en phase avec les projets à mener qui correspondront mieux à ses valeurs. Au-delà de travailler avec un esprit d’équipe basé sur des valeurs communes, la motivation de chaque collaborateur sera également décuplée.

En entreprise, la création d’une équipe de travail doit également prendre en compte les aptitudes sociales plus ou moins développées de chaque collaborateur. Pour cela, l’intelligence émotionnelle permet d’identifier les aptitudes sociales de chacun afin de créer une équipe avec des profils complémentaires, et à tous les niveaux de gouvernance de l’entreprise.  

En pratique, celle ou celui qui utilise l’intelligence émotionnelle peut prévenir et résoudre rapidement les conflits, améliorer la communication et la négociation au sein des équipes ou encore organiser la répartition des activités les compétences et appétences de chacun. 

Le relationnel au travail peut grandement influer sur les performances. Travailler dans une ambiance peu conviviale ou conflictuelle entraine rapidement une baisse de la productivité. 

Au contraire, travailler au sein d’une équipe où l’entraide et la bonne ambiance sont de mise conduit à une meilleure énergie pour avancer sur un projet professionnel, en présentiel comme en télétravail. 

Comment développer son intelligence émotionnelle au travail ?

Au travail, les émotions peuvent se succéder. Joie, déception, envie, frustration… S’il n’est pas toujours possible de contrôler ces différentes phases de réussite et de possible remise en question, l’intelligence émotionnelle permet quant à elle de maîtriser ses émotions. 

Pour développer son intelligence émotionnelle au travail, il faut donc 

–       Identifier et comprendre chacune des émotions ressenties afin de mieux les accepter,

–       De se concentrer sur ses émotions et ses pensées positives, 

–       De bien choisir ses mots pour communiquer avec ses collègues en évitant d’y apporter trop d’affect, 

–       De prendre en compte les opinions et les attentes des collaborateurs, afin d’accroître son leadership et d’améliorer sa communication.

Bien entendu, il s’agit d’un travail de longue haleine. Des outils et des accompagnements existent pour cultiver et améliorer son intelligence émotionnelle. 

maudstudiobono
Author: maudstudiobono